Laurent REY
 
Afnor
Manager des transitions
4 juin 2025
Le Bilan Carbone® a vingt ans !

C’est un anniversaire qui est passé sous les radars : le Bilan Carbone® a vingt ans ! Créé en 2004 par l’Ademe en collaboration avec Jean-Marc Jancovici (ingénieur spécialiste du climat), cet outil a fait entrer l’expression « bilan carbone » dans le langage courant, pour désigner toute démarche de calcul du poids d’un produit, d’un service ou d’un organisme en émissions de gaz à effet de serre… même sans que la vraie méthodologie Bilan Carbone® (avec un grand B, un grand C et un petit ®) soit utilisée. Celle-ci correspond d’ailleurs à une marque déposée, dont l’exploitation est réservée aux membres de l’Association pour la transition bas carbone (ABC), qui en a hérité de l’Ademe en 2011.


Ce faisant, l’expression est devenue synonyme d’empreinte carbone, car elle implique de raisonner sur l’ensemble du cycle de vie de la source d’émissions étudiée, de la fabrication à la fin de vie. C’est ce qui en a fait sa particularité, sa robustesse et sa renommée : l’outil prend en compte l’ensemble des émissions directes, indirectes et associées de gaz à effet de serre générées par la source étudiée, le tout exprimé en tonnes de dioxyde de carbone équivalent (CO2eq). Une autre méthode, le GHG Protocol, propose un raisonnement similaire en termes de « scopes » (scope 1, scope 2, scope 3).


Le bilan carbone repose sur une approche holistique par catégories d’émissions, dans une logique de cycle de vie, est précisément ce qui rapproche le Bilan Carbone® de l’univers des normes volontaires d’AFNOR, en particulier des normes internationales de la famille ISO 14060, qui décrivent les méthodes de calcul et de quantification des émissions de gaz à effet de serre.

Mentionnons ainsi les normes NF EN ISO 14064-1 , norme qui pose le fameux découpage en émissions directes et indirectes, et NF EN ISO 14067 sur le calcul d’une empreinte carbone d’un produit.


En France, le Bilan Carbone® a vraiment décollé à l’occasion du Grenelle de l’environnement : en 2010, il a fait son entrée dans la loi, sous le nom officiel de « bilan d’émissions de gaz à effet de serre » (BEGES).

La loi Grenelle 2 fixe alors aux grands acteurs publics et privés des obligations de publication à échéances régulières. Une mesure toujours en vigueur aujourd’hui, qui s’avère d’ailleurs très utile pour les nouvelles règles de reporting extra-financier.

Grâce aux résultats obtenus, les acteurs économiques peuvent se faire une idée de la manière dont leur activité contribue au réchauffement climatique, et agir en conséquence.

Par exemple en révisant leur politique d’importations, afin d’alléger leurs émissions indirectes et associées, un levier voué à être davantage actionné avec l’arrivée en Europe de la taxe carbone aux frontières (dispositif MACF).

Fin février 2025, la base de données Bilan GES de l’Ademe recensait 8 727 BEGES dûment effectués et déposés.

#décarbonation
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